Criar um Site Grtis Fantstico
Streaming Northanger Abbey regarder en ligne avec sous-titres anglais

ISBN. 2352879981
Йditeur. Archipoche (12/04/2017)


Note moyenne. 3.95 / 5 (sur 961 notes) Northanger Abbey

Par sa gaucherie, ses rкveries naпves et son engouement pour les vieux chвteaux, Catherine Morland semble loin des modиles de vertu. Mais si cette jeune Bovary dйlicatement british n'a rien d'une hйroпne, c'est que Jane Austen s'amuse. Et nous emporte, d'une plume malicieuse, d'un bout а l'autre du plus moderne des romans austeniens.

Ajouter une citation

Ajouter une critique

Aprиs la grosse dйception laissйe par La Trace de Christine Fйret-Fleury. j'avais besoin d'une valeur sыre… Malgrй tout, j'avais tout de mкme un peu peur de me lancer dans Northanger Abbey car, imaginez si je n'aimais pas. Comment pourrais-je vivre si j'йtais dйзue par un des textes de la grande Jane Austen. J'йtais donc а la fois pressйe et а la fois hйsitante de dйcouvrir les aventures de la jeune Catherine Morland … Alors, verdict. Je ne devrais pas douter de Jane, elle sait toujours me sйduire, d'une faзon ou d'une autre !
Catherine Morland. l'hйroпne, n'a que 17 ans lorsqu'elle fait son entrйe dans la bonne sociйtй de Bath. Il me semble que c'est une des plus jeunes hйroпnes mises en scиne par Jane Austen. avec Marianne dans Raison et sentiments (je ne parle pas des personnages secondaires et je ne me prononce pas sur Mansfield Park. je ne connais pas l'hйroпne puisque je ne l'ai jamais lu…). Elle possиde donc cette candeur et cette innocence toute adolescente des jeunes filles tout droit sorties de leur campagne. Maladroite et parfois un peu trop « fougueuse », elle ne sait pas toujours dйchiffrer les signaux envoyйs par ses interlocuteurs et rйagit quelque fois de travers. Ajoutez а cela une imagination dйbridйe nourrit par des lectures de romans gothiques (Les Mystиres d'Udolphe d'Ann Radcliffe par exemple) qui faisaient sensation au dйbut du XIXe siиcle, et vous aurez un portrait assez complet de la jolie demoiselle. Catherine se rйvиle donc а la fois drфle et attachante, douce et dйterminйe… on aime la suivre dans sa dйcouverte de Bath et de ses visiteurs et on prie pour qu'elle parvienne а se dйbarrasser de ce stupide John Thorpe.
Comme d'habitude, Jane Austen nous rйgale avec des portraits bien brossйs, particuliиrement ridicules. C'est l'occasion pour elle de se moquer des coquettes qui ne pensent qu'а leurs tenues et sont incapables de tenir une discussion sur un sujet diffйrent (Mrs Allen), des chasseuses de mariages avantageux (Isabelle Thorpe), des prйtentieux ignares et grossiers (John Thorpe), des hommes faibles gouvernйs par les femmes (James Morland) et mкme des jeunes filles а l'imagination un peu trop active et dйbridйe (l'hйroпne herself !). Pour une fois, les parents de l'hйroпne sont assez positivement dйcrits, plutфt ouverts et aimants.
Quant au hйros masculin et а sa soeur, ils sont bien sous tout rapport (si ce n'est leur affiliation avec Mr Tilney pиre et avec le frиre aоnй, tous deux assez peu aimables et frйquentables) mais je les ai finalement trouvйs assez fades. Surtout Henry Tilney. Je sais que je vais me faire quelques ennemis, mais je suis assez dйзue par ce hйros austenien. Il est certes trиs charmant, amusant et prйvenant, mais je le trouve surtout sans surprise. L'aspect « romance » est d'ailleurs une des petites dйceptions de cette lecture.
En effet, contrairement а Orgueil et prйjugйs, Persuasion. Emma ou encore Raison et sentiments. j'ai eu l'impression qu'entre Miss Morland et Mr Tilney, c'йtait tout de suite du tout cuit. Certes, certaines difficultйs sont prйsentes jusqu'au dйnouement, mais dиs le dйpart, on ne doute ni de leur inclination mutuelle, ni de la fin heureuse que nous prйpare l'auteure. Malgrй tout, ils forment un beau couple et je ne boude pas mon plaisir, mais il m'a manquй un petit truc, un peu de suspense…
D'ailleurs, j'ai trouvй que l'intrigue s'essoufflait un peu aprиs l'arrivйe de Catherine а Northanger Abbey. ce qui se produit assez tardivement dans le texte contrairement а ce que nous laisse penser la quatriиme de couverture. J'ai prйfйrй les deux premiers tiers se dйroulant а Bath, dans cette sociйtй anglaise hypocrite du dйbut du XIXe siиcle, mкme si le comportement de la famille Thorpe m'a plus d'une fois fait sortir de mes gonds. Une fois dans l'ancienne abbaye de Northanger (chez les Tilney), la vie est beaucoup plus calme et monotone, tout comme l'intrigue. Ce n'est certes pas dйsagrйable, mais cela manque un poil de rebondissements а mon goыt.
De toute faзon, si je dois retenir une seule chose de ma lecture, ce n'est pas l'intrigue (ou la romance) que je choisirais, mais bel et bien l'ironie mordante de Jane Austen. Je n'avais pas fini le premier chapitre que j'avais dйjа le sourire jusqu'aux oreilles et savais que j'allais passer un excellent moment. C'est plein de dйrision et de moqueries а peine voilйes… quel dйlice. C'est pourquoi, malgrй la lйgиre dйception provoquйe par le fond, je place Northanger Abbey sur la troisiиme place de mon podium austenien (derriиre Orgueil et prйjugйs et Persuasion ).
Et si la date de publication, 1818 (l'йdition est posthume) vous inquiиte, sachez que la plume de Jane Austen. bien que trиs raffinйe, est trиs abordable et particuliиrement agrйable. Les chapitres sont courts, qui plus est, ce qui facilite et rythme la lecture. Et si vous n'кtes toujours pas convaincus, peut-кtre que les illustrations rйguliиres (style gravures) sauront vous faire changer d'avis.

Le rythme de l'intrigue et la romance m'ont certes trиs lйgиrement dйзue, mais l'ironie et les moqueries tout juste voilйes de Jane Austen. ici au sommet de son art, ont rapidement effacй les quelques faiblesses de Northanger Abbey. Pas mon prйfйrй de la Dame, mais tout de mкme sur mon podium. Il me tarde maintenant de rentrer de vacances pour retrouver mon coffret dvd et pouvoir dйcouvrir l'adaptation de 2007 avec la trиs jolie Felicity Jones.
Lien. http://bazar-de-la-litteratu..

Northanger Abbey est le premier roman de Jane Austen que je lis.
J'ai d'abord йtй trиs entraоnйe par cette atmosphиre anglaise qui embaume le livre et que j'aime beaucoup, cependant cette atmosphиre finit par s'essouffler car il ne se passe pas grand chose, mais surtout il ne se passe rien qui ne soit prйvisible.
Je dois malgrй tout admettre que pour l'йpoque а laquelle il a йtй йcrite, ce roman fait preuve d'une grande modernitй et de beaucoup d'humour.
Ce fut une lecture divertissante et agrйable, а lire donc si c'est un genre que vous aimez.

Sur les conseils avisйs (ou devrais-je dire le vigoureux tirage d'oreille ?) de Gwen21, je me suis enfin lancйe dans la lecture de Jane Austen. pour mon plus grand bonheur !
Pour donner libre cours а mon imagination, j'ai choisi « Northanger Abbey » car c'est une histoire que je n'ai pas encore vue au cinйma ou а la tйlйvision, contrairement aux cйlиbres « Raison et sentiments » ou « Orgueil et prйjugйs ». Et puis le titre m'a fait penser а Downton Abbey. j'йtais sыre de passer du temps dans une belle demeure.
А 17 ans, Catherine Morland est invitйe par ses voisins les Allen а passer quelques semaines а Bath. Entre bals, promenades et boutiques, elle se lie tout d'abord d'amitiй avec Isabelle Thorpe, qui frйquente son frиre, puis avec Eleanor Tilney, la soeur du charmant Henry Tilney. Lorsque les Tilney lui proposent de sйjourner chez eux а Northanger Abbey. celle-ci est aux anges. Cette somptueuse et antique demeure exerce un puissant pouvoir sur l'imagination de Catherine, fйrue de romans gothiques et dйvorйe de curiositй а l'йgard du Gйnйral Tilney et de son йpouse dйcйdйe. Tandis qu'elle йchafaude les hypothиses les plus folles, elle ne se doute pas du sort qui l'attend…
J'ai adorй la maniиre dont Jane Austen joue avec la naпvetй son hйroпne et prend а partie le lecteur, lui montrant par moment les ficelles du roman. Outre la dйlicatesse du style, l'humour est trиs prйsent. Et si l'on en croit les notes biographiques en fin d'ouvrage, la jeune Catherine, petite fille au physique quelconque issue d'une famille nombreuse, prйfйrant les jeux au grand air а la musique ou а la couture, a de nombreux points communs avec l'auteur.
La ville thermale de Bath, oщ Jane Austen vйcut 5 ans, l'entrйe des jeunes filles dans le monde, l'amitiй, l'amour et la sйduction, les commйrages, l'йtiquette et le faste de l'aristocratie anglaise, et bien sыr l'influence de littйrature, font de ce court roman un petit bijou trиs agrйable а lire, avec un brin de frisson lorsque l'orage se dйchaоne а Northanger Abbey … et dans l'esprit de Catherine. Dois-je prйciser qu'une « happy end » trиs austinienne vient couronner le tout ?
Bonne pioche, donc, et je frйtille de plaisir а l'idйe d'entamer d'autres titres.

EffeLou 05 novembre 2014

Personne qui ait jamais vu Catherine Morland dans son enfance ne l’aurait supposйe nйe pour кtre une hйroпne. Sa situation dans le monde, le caractиre de ses parents, sa propre personne et ses aptitudes, rien ne l’y prйdestinait. Bien que clergyman, son pиre n’йtait ni mйprisй ni misйrable ; c’йtait un excellent homme, bien qu’il s’appelвt Richard et qu’il n’eыt jamais йtй beau. Il avait une fortune personnelle, outre deux bons bйnйfices, et il ne prйtendait pas le moins du monde tenir ses filles sous clй. Mme Morland йtait une femme de grand sens, de bon caractиre et, ce qui est plus remarquable, de bonne constitution. Elle avait eu trois fils avant la naissance de Catherine ; et, au lieu de trйpasser en mettant celle-ci au monde, comme on devait s’y attendre, elle avait vйcu encore, vйcu pour avoir six enfants de plus, pour les voir grandir autour d’elle, et pour jouir elle-mкme d’une florissante santй. Une famille de dix enfants peut toujours кtre dite une belle famille, quand il y a assez de tкtes, de bras et de jambes pour tous ; mais les Morland n’avaient guиre d’autre titre а cette йpithиte, car ils йtaient en gйnйral fort ordinaires, et Catherine, plusieurs annйes de sa vie, fut aussi ordinaire qu’aucun d’eux. Elle йtait maigre et mal йquarrie, avait la peau blкme, de noirs cheveux plats et de gros traits ; non plus que sa personne, son esprit ne la marquait pour la fonction d’hйroпne. Elle raffolait de tous les jeux des garзons, et prйfйrait de beaucoup le cricket, non seulement aux poupйes, mais aux plus poйtiques jeux de l’enfance, йlever une marmotte ou un canari, arroser un rosier. En effet, elle n’avait nul goыt pour les jardins, et, si elle cueillait des fleurs, c’йtait principalement pour le plaisir de mйfaire, du moins ainsi conjecturait-on, а la voir toujours choisir celles qu’il lui йtait interdit de prendre. Tels йtaient ses goыts ; ses aptitudes йtaient non moins extraordinaires. Elle n’apprenait ou ne comprenait rien avant qu’on le lui eыt enseignй, ni mкme aprиs, quelquefois, car elle йtait inattentive souvent et volontiers stupide. Sa mиre avait consacrй trois mois а lui inculquer la « Priиre du Mendiant », aprиs quoi Sally, sa sњur puоnйe, la rйcitait mieux qu’elle. Non que Catherine fыt toujours stupide ; elle apprit la fable « Le Liиvre et les Amis » comme sans y penser, aussi vivement que fillette qui soit en Angleterre. Sa mиre dйsirait qu’on lui enseignвt la musique, et Catherine йtait persuadйe qu’elle y prendrait goыt, car elle avait grand plaisir а faire sonner les touches de la vieille йpinette abandonnйe. Elle commenзa а huit ans. Elle йtudia une annйe et ne voulut pas continuer. Mme Morland, qui ne s’obstinait pas а forcer le talent de ses filles, permit qu’elle en restвt lа. Le jour oщ disparut le maоtre de musique fut de la vie de Catherine l’un des plus heureux. Son goыt pour le dessin йtait mйdiocre ; toutefois, quand elle mettait la main sur quelque morceau de papier, elle y figurait maisons et arbres, poules et poussins ; elle ne parvenait pas, il est vrai, а diffйrencier ces images. L’йcriture et le calcul lui йtaient enseignйs par son pиre ; le franзais, par sa mиre. Ses progrиs en aucune de ces matiиres n’йtaient remarquables, et elle s’ingйniait а esquiver les leзons. Quelle йtrange, inconcevable nature. Car, avec tous ces affligeants symptфmes, а dix ans elle n’avait ni mauvais cњur ni mauvais caractиre, йtait rarement entкtйe, querelleuse presque jamais, trиs gentille pour les petits, avec de rares moments de tyrannie. Elle йtait d’ailleurs turbulente et farouche, dйtestait la rйclusion et le dйbarbouillage et n’aimait rien tant au monde que rouler du haut en bas de la pente gazonnйe, derriиre la maison.
Telle йtait Catherine Morland а dix ans. А quinze, les apparences s’йtaient amйliorйes ; elle commenзait а se friser les cheveux et rкvait d’aller au bal ; son teint prenait de l’йclat, ses traits s’adoucissaient de rondeurs et de couleurs, ses yeux gagnaient en animation et son personnage en importance ; comme elle avait aimй se salir, elle aimait s’attifer ; elle avait maintenant le plaisir d’entendre parfois son pиre et sa mиre remarquer ces transformations. « Catherine prend vraiment belle mine ; elle est presque jolie aujourd’hui », йtaient mots qui lui frappaient l’oreille de temps en temps ; et qui йtaient les bienvenus. Paraоtre presque jolie, pour une fille qui a paru assez vilaine pendant ses quinze annйes premiиres, est plus dйlicieux que tout йloge que puisse jamais recevoir une fille jolie dиs le berceau.
Mme Morland йtait une trиs brave femme, et qui dйsirait voir ses enfants aussi cultivйs que possible ; mais elle employait tout son temps а mettre au monde et а йlever ses petits, de sorte que ses filles aоnйes devaient se tirer d’affaire elles-mкmes ; et il йtait bien naturel que Catherine, qui n’йtait point une nature d’hйroпne, prйfйrвt le cricket, les barres, l’йquitation et courir les champs, quand elle avait quatorze ans, aux livres ou du moins aux livres instructifs, car, pourvu qu’aucun enseignement n’y fыt inclus, pourvu qu’ils fussent pleins d’histoires et indemnes de dissertations, elle n’avait contre les livres aucune hostilitй. Mais, de quinze а dix-sept ans, elle suivit un rйgime d’hйroпne ; elle lut tels livres que doivent lire les hйroпnes pour se meubler la mйmoire de ces citations qui sont si commodes et si rйconfortantes dans les vicissitudes de leur aventureuse vie.
De Pope, elle apprit а vitupйrer ceux qui

…vont partout se moquant de l’infortune ;

Mainte fleur est nйe pour rosir inaperзue,
Et rйpandre sa fragrance dans l’air dйsert ;

…c’est une tвche exquise
D’apprendre а la jeune idйe comment percer.

Et, de Shakespeare, elle acquit tout un lot d’informations. elle sut que

…des bagatelles lйgиres comme l’air
Sont, par le jaloux, prises au sйrieux
Comme paroles de l’Йcriture ;

La pauvre bestiole sur qui nous marchons
Йprouve d’aussi dures transes
Qu’un gйant qui meurt ;
et qu’une jeune femme qui aime est toujours

…semblable а la Rйsignation sur un piйdestal
Souriant а la Douleur.

Sur ce point sa culture йtait suffisante ; sur maint autre, elle approchait de la perfection ; car, si Catherine n’йcrivait pas de sonnets, s’appliquait-elle а en lire ; et quoiqu’il n’y eыt pas apparence qu’elle pыt, au piano, jeter en extase un public par un prйlude de son cru, elle pouvait йcouter sans grande fatigue la musique des gens. Oщ elle йchouait, c’йtait а manier un crayon. elle n’avait nulle notion de dessin, pas mкme assez pour esquisser le profil de son amoureux. Lа les droits qu’elle eыt pu avoir а la qualitй d’hйroпne йtaient nuls. Au surplus, elle ne connaissait pas sa misиre, car elle n’avait pas d’amoureux de qui faire le portrait. Elle avait atteint dix-sept ans sans avoir vu d’aimable jeune homme qui йveillвt sa sensibilitй, sans avoir inspirй de rйelle passion, et sans avoir provoquй d’admirations, que trиs modйrйes et bien fugaces. Voilа qui йtait йtrange, en vйritй. Mais on peut gйnйralement se rendre compte des choses йtranges quand on en cherche avec soin la cause. Il n’y avait nul lord dans le voisinage ; pas mкme de baronnet. Nulle famille amie n’avait йlevй un garзon inopinйment trouvй sur le pas de la porte. Nul jeune homme dont l’origine fыt inconnue. Son pиre n’avait pas de pupille, et le squire de la paroisse pas d’enfants.
Mais quand une jeune lady est destinйe а кtre une hйroпne, le caprice de cinquante familles de l’environ ne saurait prйvaloir contre elle. Sur sa route, le destin doit susciter et suscitera un hйros.
M. Allen, qui possйdait la plupart des terres qui entourent Fullerton, le village du Wiltshire oщ vivaient les Morland, fut envoyй а Bath, dont le sйjour convenait mieux а sa constitution goutteuse ; et sa femme, qui aimait fort Mlle Morland, et qui probablement estimait que, si les aventures ne tombent pas sur une jeune fille dans son propre village, cette jeune fille doit les chercher ailleurs, l’invita а venir avec eux. M. et Mme Morland furent tout bonne volontй, et Catherine tout joie.